Cette année, les membres du groupe Bilderberg se rencontreront du 31 mai au 3 Juin 2012, dans la ville de Chantilly en Virginie (Etats-Unis). Les plus grosses huiles mondiales (banquiers, patrons de médias, membres de gouvernements, monarques, etc.) sont attendues dans la plus grande discrétion. La liste complète des intervenants à ce happening mondialiste annuel n’est pas encore officialisée, même si certains rôles exécutifs au sein de ce Think Tank incontournable ont changé de têtes, comme l’atteste le site officiel (et fort peu fourni) du groupe Bilderberg. Comme chaque année, il sera impossible aux journalistes d'assister aux discutions qui réunissent cependant une élite possédant ou gérant plus des 3/4 des richesses de la planète. Un évènement décrit par de nombreux experts comme peu démocratique...
Enjeux de ce sommet
Visiblement la situation économique et financière de l’Europe sera au centre de toutes les discussions, sans oublier bien sur le cas de la Syrie et de l'Iran. Le groupe pourrait également traiter du sujet des élections américaines. Selon de nombreuses analyses, Bilderberg, du fait de l'implication de ses membres dans les médias et la finance, aurait en effet une forte influence quant à la nomination des dirigeants des pays occidentaux.
Lors du sommet de 2011 à St. Moritz (Suisse), le groupe avait notamment discuté du sujet des démocraties au Moyen Orient, de l'euro, de la sécurité informatique et des différents challenges de l'Union Européenne. Parmi les personnes présentes en 2011, il y avait notamment : Neelie Kroes, vice-président de la commission européenne du numérique ; Pascal Lamy, directeur général de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) ; Herman Van Rompuy, président du Conseil européen ; Josette Sheeran, directeur exécutif du programme alimentaire mondial des Nations unies ; Jean-Claude Trichet, ex-président de la Banque centrale européenne, Robert Zoellick, président de la Banque mondiale ; David Rockefeller, ancien PDG de la Chase Manhattan Bank ; Mark Zuckerberg, le PDG fondateur de Facebook ; Thierry de Montbrial, président de l'Institut français des relations internationales ; Mario Monti, ancien consultant pour Goldman Sachs et premier ministre d'Italie depuis novembre 2011.
Une réunion contestée
Chaque année, le groupe Bilderberg réunit environ 130 membres. Parmi les personnes présentes, des membres permanents forment le comité de pilotage : le directeur du groupe (Henri de Castries) ainsi qu'un certain nombre de personnalités élues pour 4 ans. La liste des membres est disponible sur le site officiel du groupe Bilderberg. Chaque année, le groupe reçoit également des invités (comme par exemple le président du pays d'accueil du sommet). Parmi les hommes politiques français récemment conviés, il y a notamment eu en 2008, le socialiste Manuel Valls ; en 2009, Dominique Strauss Kahn et Christine Lagarde ; et en 2009 et 2005, Bernard Kouchner.
Ainsi, les membres du groupe Bilderberg appartiennent tous à une certaine "élite" : capitaines d'industries, PDG de banques et de groupes de médias, hommes politiques... Un rassemblement donc de haute importance... cependant tenu secret !
Voici un document rare sur le groupe Bilderberg (les sources émanent des médias dits "mainstream" à propos de ce sujet sont très peu nombreuses) :
La non-médiatisation des conférences de Bilderberg a entraîné des spéculations sur une éventuelle discipline médiatique de silence qui violerait l'éthique journalistique. Parmi les reproches émis à l'encontre de Bilderberg, on notera la crainte de voir une structure collégiale abritant un petit nombre de personnes hautement importantes, prendre, sans contrôle démocratique par des tiers, des décisions importantes en économie ou en politique. Des sources journalistiques belges évoquent la possibilité que les membres de la conférence s'engageraient à user de leur influence pour faire appliquer ce qui a été convenu au cours de la conférence.
Denis Healey, l'un des initiateurs de la conférence de Bilderberg de 1954 et membre du Comité Directeur pendant 30 ans, a expliqué en 2001 : "Dire que nous cherchions à mettre en place un gouvernement mondial unique est très exagéré, mais pas totalement absurde. Nous autres à Bilderberg pensions qu'on ne pouvait pas continuer à se faire la guerre éternellement et à tuer des milions de gens pour rien. Nous nous disions qu'une communauté unique pouvait être une bonne chose".
Pour lutter contre ces concertations faites dans le plus grand secret, une opération « Occupy Bilderberg » a été lancée par les membres du Mouvement pour la Vérité présents aux Etats-Unis, ce qui devrait produire des manifestations sans doute assez importantes près des lieux de la rencontre.
Samuel Cour
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